- Interview de Michel SURO -

propos recueillis par Spooky

- I Présentation -

Juillet 2009.
Avec Michel Suro, il y eut une première rencontre en novembre 2004. Ce fut dans une crêperie parisienne, pour se remettre d'une rincée de premier ordre. Depuis le Clan des Chimères s'est achevé, place au Siècle des Ombres, avec son cortège d'interrogations et de réflexions...

Michel Suro

Michel Suro, peux-tu te présenter en quelques mots ?

MS : J'ai passé la quarantaine et cela fait maintenant 24 ans que ma première planche BD a été publiée (une pub pour Matra Espace) mon premier album date de 1994.
Actuellement, je dessine Le siècle des Ombres, toujours sur un scénario d'Eric Corbeyran.

Comment as-tu appris à dessiner ?

MS : : A la base il y a sans doute une prédisposition, ensuite l'envie, puis le travail. Bon nombre d'heure à dessiner, à étudier le travail de mes maîtres. Je continue à apprendre chaque jour.

Malgré ton passé d'autodidacte, tu as un style classique, assez Vécu. Est-ce pour cela que tu as travaillé dans cette prestigieuse collection ?

MS : Effectivement, c'est assez curieux d'avoir ce style sans avoir fait les Beaux-Arts ou une école de ce type. On m'a proposé un western très classique. Admirateur de "Jerry Spring" et autre « myrtille » j'ai accepté avec enthousiasme. L'éditeur qui ne savait pas trop dans quelle case ranger ce western a opté pour la collection Vécu, du coup ça changeait l'éclairage sur la série, et ça m'a pas mal embêté au final.

Quelle est ta technique de travail ?

MS : Je mets en place un rapide découpage en brouillon, puis je transpose sur un bristol que je malmène à coup de cutter et de scotch, jusqu'à ce que j'arrive à un résultat à mon goût.
Pour l'encrage je travaille à la plume, ordinaire. J'ai trois usures différentes de plumes. Au fur et à mesure qu'elles s'usent, j'utilise les plus usées pour épaissir le trait, également le pinceau pour d'autres effets.

Essai

Comment se passent les relations avec les éditeurs ?

MS : Avec l'éditeur, en l'occurrence, je n'ai pas de soucis. Depuis bientôt 10 ans il n'y a eu aucun rapport conflictuel.
De mon coté je suis assez clairvoyant sur le rôle des uns et des autres, des intérêts communs, des enjeux, donc si on m'explique je suis capable de comprendre... Avec Milan ça été aussi, Glénat à dire vrai je n'ai eu aucun interlocuteur, tout passait par le scénariste, ce qui était assez pénible.
Pour Soleil pareil, avec en plus une urgence souvent désordonnée.

Comment naît un album?

MS : L'accouchement se fait sans douleur si tu travailles avec des pros, ce qui est le cas présent. Corbeyran a une vue d'avion de son sujet, il livre donc un scénario complet qui précise les plans, les dialogues etc. Ensuite vient le travail d'interprète du dessinateur. Comme un interprète de musique écrite il doit respecter le mieux possible chaque note mais plus sûrement l'intention de l'auteur des textes.
La stricte transposition du script ne suffit pas, sinon on ferait jouer « la pastorale » à des ordinateurs ! Il y a donc une part de créativité importante.
Ce travail de mise en scène terminé, vient la technique basique du dessin avec ses règles, puis l'encrage tout aussi important puisque c'est sur ce critère que l'on juge souvent un dessin, en omettant tout le travail si capital de la mise en scène.

Quels contacts as-tu avec ton public ?

MS : Aucun, en fait. Vu que je ne fais pratiquement plus de dédicaces.

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Le Siècle des Ombres - Baron Holbach

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